13ième étape : Les Midi-Pyrénées

De Montcléra à Montcléra en passant par Rocamadour

Du 11 février au 3 mars 2005

Bonjour à toutes et tous !!

Notre séjour à l’association de la fontaine se prolonge. Repos pour les chevaux et soirées musique et boustifailles entre amis pour nous.

Nous préparons notre itinéraire, Jérôme referre Nougat et nous trions du matériel que nous retirons des caisses pour alléger Nounou, toujours faiblard.

Départ prévu pour le 18/02/05 !

Le 15/02/05 Kalie a les deux postérieurs engorgés, on ne sait pas pourquoi. Bon, pas de panique, feuilles de choux en cataplasme et argile verte. En deux jours c’est réglé, impeccable, elle est prête à repartir.

Seulement voilà ! La nouvelle nous arrive par téléphone comme un coup de massue.

Nougat est atteint de la maladie de lyme !!

Ces mots prennent petit à petit tout leur sens dans ma tête.

Nougat ne peut finir ce voyage avec nous !!

Là, ça ne rigole plus, le cheval peut en mourir s’il continu le travail et il lui faut un traitement. Dans un sens, on est soulagé de savoir enfin ce qui n’allait pas chez lui et nous allons tout mettre en place pour que son calvaire cesse enfin. Mais l’idée de devoir m’en séparer me démoralise. Je déprime deux jours avant d’être capable de réfléchir posément. Durant ce temps, Jérôme lui se concentre sur les diférentes solutions et tente de me soutenir. Il est plus fort que moi pour mettre de la distance avec les évènements.

On fait venir un vétérinaire pour qu’il nous explique la démarche à suivre lors d’un traitement de cette maladie, pour connaître l’urgence des soins et si le cheval est transportable.

Le traitement est assez lourd : 15 jours d’antibiotiques en intraveineuse dont 7 jours en clinique véto sous surveillance (il peut y avoir des effets secondaires dangereux) et si ça ne suffi pas, il faut continuer 15 jours de mieux. Vu son état général, il n’y a pas urgence à entamer des soins mais par contre, repos total obligatoire. Il est transportable tant qu’on a pas commencé les soins. Sinon, il faut attendre 10 jours au moins.

Jérôme pense à nos amis Sarah et Matthieu en Bretagne. Nous les contactons. Sarah qui est véto est d’accord pour récupérer Nougat chez eux et s’occuper des soins. Matthieu est ok pour venir le chercher chez Patrick le Gaulois d’Esse. Pierre-Jerôme lui nous le transportera jusque là. Merci les amis !!!

Entre temps, nous apprenons qu’il existe un traitement homéopathique pour cette cochonnerie. Il est moins long et surtout moins agressif et destructeur pour le cheval. Nous prenons la décision de tenter cette expérience. Après tout, si ça ne fonctionnait pas, il sera toujours temps d’utiliser les antibios.

Le transport de Nougat est prévu pour le 07/03/05.

Comme nous ne supportons plus de rester là à attendre, nous trions une fois de plus notre matériel pour ne partir qu’avec Kalie et Dorée sur une boucle d’une semaine jusqu’à Rocamadour. Plus de caisses de bât, juste les deux boudins de trousquin avec pour l’un la tente et les duvet pour l’autre. Deux paires de fontes pour l’appareil photo, la pharmacie(diminuée de moitié), les cartes et du petit matériel. Deux paires de sacoches pour la popotte très réduite, quelques vêtements, la bourrellerie et la maréchalerie réduite au strict minimum. Se rajoutent deux cordes, le sceau, la machette et un petit sac à grain que je fabrique permettant 1 jour d’autonomie. Dorée avec sa selle, son paquetage et moi porte 96 kl. Kalie en porte 94. C’est raisonnable. Geneviève s’occupera du traitement de Nougat durant notre absence.

Le jour du départ est un vrai déchirement pour moi. Nougat nous appel et je vois ses petites oreilles pointer vers nous derrière la haie. Ca me rends extrêmement triste et du coup Jérôme est malheureux.

Enfin cette journée morose nous entraîne un peu plus loin à la découverte du Lot. Le lendemain, Jérôme a un coup de blues au moment ou il pesait les caisses. Tout ce qui nous rappel notre copain Nougat nous perturbe. Dorée à l’air triste aussi, elle sent tous les crottins que l’on rencontre et relève la tête vivement dès qu’un cheval henni au loin. On dirait qu’elle le cherche. Kalie, elle s’en fou !

Les paysages sont magnifiques et variés et les températures « sibériennes » : -15 à notre campement au pied de Rocamadour. On s’adapte à notre nouveau fonctionnement plus léger. On marche plus pour soulager les filles et on se rationne un peu sur la bouffe car les épiceries sont rares dans ces contrées.

Sur le retour Dorée qui reconnaît le chemin accélère le pas, pressée de retrouver Nougat.

Les retrouvailles sont calmes mais claires. De chaque côté du fil nos trois compères se sentent naseaux contre naseaux. De petits frémissements les animent accompagnés de sons gutturaux. Nougat nous fait montre d’une belle érection. Il est content !!

Nous les laissons tranquille dans leur prés pour qu’ils en profitent avant que Nougat nous quitte pour de bon lundi.

Julie Stierer

Détail de l'itinéraire :

Les Midi-Pyrénées

Photo : Julie Stierer