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2ième étape : Les Pays de la Loire

De Nord sur Erdre à Martigné Briand

Du 19 juillet au 3 août 2004

Bonjour à toutes et à tous,

Nous quittons Mazerolles le 19 juillet au matin. Frais et dispos, pressés de retrouver le rythme du voyage. Mais, à peine repartis, nous voilà déjà arrêtés à Oudon pour une journée de repos pour Kalie. Suite à des cascades sur roches glissantes dans "les coulées du Cellier", elle se retrouve avec un tendon engorgé. Elle ne boite pas, mais nous préférons perdre une journée à la soigner et qu'elle se repose, plutôt que de forcer et d'être stoppé plus loin plus longtemps ! Du coup, nous en profitons pour nous baigner dans un étang et approfondir nos relations avec nos hôtes de La Chevauchée. Très sympas ! 

Quand nous quittons Oudon, Kalie est presque guérie. Nous longeons la Loire par le nord et la traversons à Ancenis. 

Le pont d'Ancenis est pour nous une véritable épreuve : pont suspendu au-dessus de la Loire, au moins 300 mètres à traverser dans une circulation serrée avec des semi-remorques. Une fois engagé, pas d'échappatoire, si ce n'est l'eau : bof !

Aller, c'est parti. Chacun un gros bâton d'un mètre dans la main gauche pour que les voitures ne nous serrent pas en doublant et nous nous se mettons bien au milieu de la file de droite. Alors ?

Alors rien. Nos chevaux sont des champions. Pas un regard pour l'eau ni pour les camions, rien, ils suivent calmement leur petit bonhomme de chemin. Pour nous, le stress laisse place à l'hilarité en voyant la tête des gens tellement surpris dans leurs voitures. Enfin, nous poursuivons sur le goudron qui ne nous lâchera presque plus jusque dans les Coteaux du layon.

A St Florent le Vieil, l'orage éclate et le ciel manque de nous tomber sur la tête. La première grange venue fait un abri salutaire pour midi. Comme la pluie s'atténue, c'est le moment de reprendre la route et pourquoi pas de dresser les chevaux au poncho. Kalie en avait une peur bleue avant notre départ et Dorée l'acceptait à peine. Alors, chacun notre tour, guettant les réactions, nous enfilons les ponchos : pas de réaction, ils s'en fichent, à croire qu'ils sont blasés! Tant mieux, on ne sera plus obliger de descendre de cheval à chaque fois qu'il pleut.

Cet itinéraire étant le même jusqu'à Limoges que celui emprunté lors d'un premier voyage à pied avec des chevaux bâtés, nous espérions revoir tous nos amis. Mais, c'était sans compter les vacances.

A St Laurent du Mottay, il ne reste qu'un représentant de la famille Gallard pour nous accueillir. A Chalonnes sur Loire, en appelant la famille Cousin de Martigné Briand, j'apprends qu'ils partent en vacances le lendemain! Ils veulent nous voir quand même. Rendez-vous est donné au bivouac où nous vidons quelques cruchons autour d'un plat de pâtes à la "vache qui rit".

Comme Kalie a les sabots qui cassent, nous voulons trouver un maréchal-ferrant à Martigné. Les Cousins nous proposent de rester chez eux le temps qu'il faudra, leur grand fils Baptiste sera là pour nous recevoir. Arrivés à Martigné, je contacte tous les maréchaux du coin. Un seul nous répond, il peut venir dés le lendemain. Très bien! pensons-nous, nous pourrons repartir rapidement.

Mais, le lendemain nous déchantons. Pendant que je répare quelques affaires, Jérôme observe le maréchal et blêmit un peu plus à chaque action de celui-ci. Il fait un parage grossier à la pince sans se soucier des aplombs, fait chauffer les fers pour réaliser un pseudo relevé de pince maisilne, ne les tourne pas et ne fait pas d'ajusture. Il laisse le fer chaud sur l'antérieur gauche deux fois trop longtemps pour rattraper son parage. Jérôme lui fait remarquer, réponse du gars : "elle a eu chaud à son pied pied!". Du coup, il laisse les autres fers un peu moins longtemps, mais un peu trop quand même à notre goût. Ensuite, comme il n'a pas tourné les fers, les clous sortent assez haut et il réussit à brocher un clou dans la chair. Le sang perle sur le haut du sabot de l'antérieur gauche. Jérôme lui fait remarquer qu'il ne faudrait pas qu'elle boite, réponse : " Ah non, vaudrait mieux pas!". Vague impression de se faire prendre pour des cons...

Si Jérôme n'intervient pas encore une fois, il nous posait le fer postérieur droit sur le pied gauche et vice versa. Que faire? Nous sommes chez Olivier Cousin et c'est aussi son maréchal, nous ne voulons pas créer d'embrouilles. De plus, Kalie n'a pas réagi, ni au chaud, ni au clou, peut-être qu'il n'y a pas péril en la demeure et qu'elle est juste mal ferrée?! Enfin, nous payons sa note, assez salée d'ailleurs. Il devait ferrer Dorée mais nous laissons tomber. Dès qu'il s'en va, Jérôme desserre tous les rivets qu'il a serré comme un porc à la pince à rivet.

Kalie se tient mal sur ses pieds, nous commençons à regretter de ne pas l'avoir renvoyé chez lui dés ses premiers gestes. C'est sans grande surprise que nous retrouvons Kalie boiteuse dans le pré le lendemain. Jérôme contacte l'école d'équitation de Saumur pour avoir leur opinion et trouver un bon maréchal. Celui-ci peut venir demain et conseil à Jérôme de ne laisser que quatre clous par fer et de lui donner des bains de pied à l'eau de javel en attendant. Après avoir ferré Dorée, ce maréchal retire le fer antérieur gauche de Kalie qui réagit vivement. On peut voir la sole qui a gonflée et la marque du fer comme s'il avait été encastré dans le pied. Il met un petit coup de reinette sur la sole et le sang se met à gicler. Pour lui, pas de doute, la jument est brûlée jusqu'à la chair et le pied était comprimé du fait du manque d'ajusture. Verdict : ça peut être long, très long à cicatriser!

Quand il s'en va, nous voulons redescendre les chevaux au pré, mais Kalie souffre tellement qu'elle refuse d'avancer. Elle ne pose plus l'antérieur gauche, ses postérieurs sont sous elle et tout le poids porte sur l'antérieur droit. L'effort est tel que l'on voit l'épaule droite trembler, elle tétanise. Elle pousse de petits grognements et sa respiration est saccadée et accélérée. Nous finissons par l'attacher à un arbre avec du foin et de l'eau au milieu de la cour, le temps que je descende Dorée et Nougat au pré. Je ne sait plus quoi faire pour la soulager. A mon retour, j'appelle Sarah, mon amie vétérinaire. Réponse : Fynadine pâte (antidouleur, antiinflammatoire), et dès que ça va mieux, la redescendre au pré avec les autres. Merci Sarah!

Je cours à la pharmacie, ils acceptent de m'en vendre sans ordonnance, ouf! Je lui injecte dans la bouche pour 500 kg après avoir pris sa température : 38,2°C. Après plusieurs tentatives, elle se couche sur le sol dur de la cour. Nous pensons que c'est le mieux, au moins elle soulage ses pieds. Mais l'inquiétude nous gagne quand elle commence à regarder ses flancs et à se balancer de droite à gauche. On dirait qu'elle a des spasmes. J'écoute son transit, pour l'instant ça circule. Il faut encore deux heures pour que la Fynadine fasse de l'effet. Je me renseigne pour savoir si je peux également injecter de la Calmagine en cas de colique. C'est possible. Il ne reste plus qu'à attendre et surveiller.

La tension est palpable. La haine, la rage et la colère font leur apparition. La tristesse aussi.

Nous nous relayons durant trois heures au près de Kalie. Enfin elle se relève et appelle les copains : ça fait plaisir. Vite, nous préparons un cataplasme à la graine de lin que nous lui appliqueront une fois au pré,  pour faire mûrir les abcès s'il venait à s'en former. Clopin clopan, elle rejoint les copains.

S'en suivent, trois jours de surveillance et de soins. Pas d'abcès, mais de la fièvre et boiterie : elle a la sole qui se décolle quand elle repose plus franchement son pied. Jérôme lui remet son fer avec du goudron de Norvège et une plaque, le tout la soulage bien. Il fait de même sur l'autre antérieur.

Nous ne savons toujours pas si nous pourrons repartir avec elle. Nous envisageons différentes solutions : soit elle peut marcher et nous l'emmenons en restant à pied à côté d'elle, soit c'est impossible et nous trouvons un pré où la laisser le temps que ses pieds guérissent. Olivier revient de vacances et les journées sont moins moroses. Je recontacte le maréchal qui a blessé Kalie pour qu'il me rembourse. La conversation est houleuse et je finis par obtenir son accord, mais franchement je n'ai aucune confiance en sa parole.

En tout cas, nous avons appris une bonne leçon. Les soi-disant professionnels  n'ont qu'à bien se tenir, dorénavant c'est Jérôme qui s'occupera des ferrures.

Nous sommes bloqués à Martigné depuis le 25 juillet au soir et nous espérons repartir le 8 ou le 9 août. Quinze jours d'arrêt à tourner en rond, c'est fatiguant moralement. Vivement que l'on reparte!                

Julie Stierer

Détail de l'itinéraire :

Les Pays De La Loire

 

 

 

 

 

 

 

 

Kalie et Dorée avec les ponchos.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kalie dans la cour

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jérôme reposant le fer de Kalie, avec du goudron de Norvège et une plaque.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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