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3ième étape : Le Poitou-Charentes De Martigné Briand à Esse Du 3 août au 28 août 2004 Bonjour à toutes et à tous, jusqu'au 8 août, nous guettons le rétablissement de Kalie. Celle-ci a des plaques que Jérôme lui a posé aux deux antérieurs et qui l'a soulage. Après quelques essais de ballades en main dans la campagne environnante, nous décidons de quitter Martigné avec Kalie le 9 août. Jérôme marche à côté d'elle jusqu'au 13 août et nous lui donnons un traitement de biotine pour aider à la pousse de la corne. Durant ces quinze jours d'arrêt, nous avons perdu le rythme, mais nous sommes tous très content de repartir ! Un soir, nous profitons du soleil pour mettre les chevaux à l'eau et découvrons la passion de Nougat pour cet élément. Il s'asperge a grands renforts de moulinet et plonge la tête jusqu'au dessus des yeux en faisant des bulles avec ses naseaux. Kalie et Dorée l'observent perplexes. Après quelque hésitations, Dorée tente de l'imiter timidement, puis abandonne ne comprenant pas toutes les subtilités du jeux. L'accueil est toujours aussi chaleureux partout où l'on passe. Il n'est pas rare qu'en allant remplir mes gourdes chez les gens, je revienne avec des tomates ou des melons du jardin, voir des boîtes de thon ou de sardines. En plus des amis à qui nous rendons visite, nous faisons de nouvelles rencontres. Certains nous offrent une douche, d'autres une lessive, un séchage du linge, un repas, ou un abri contre l'orage ; Et parfois même, tout à la fois. Pour chaque rencontre, ce sont de vrais moments de partage. A Persac, nos amis partaient en vacances dans la nuit du jours de notre arrivée. Nous avons quand même pu passer la soirée ensemble. Ils nous ont proposé de rester un peu en nous laissant l'accès à leur maison. C'était très gentil d'autant plus que nous avions besoin d'un jour ou deux de repos et qu'il était temps de refaire des courses, laver les tapis, les sangles et autres bricoles. Avant de nous quitter, ils nous ont laissé les coordonnées de Jean-Luc, leur beau frère passionné de rando à cheval. Nous l'avons rencontré dés le lendemain et après avoir sympathisés, il nous a fait découvrir sa région à cheval, durant deux jours. Deux circuits en étoile qui nous ont ramené chez lui un soir où Tita, sa femme, nous avait concocté un bon repas que nous avons partagé dans la rigolade. Jean-Luc ne nous quittait plus, et le jour de notre départ, nous l'avons encore retrouvé sur notre chemin, pour un dernier au revoir. Il serait bien monté dans une de nos sacoches, ça c'est sûr ! Bien entendu, il y a aussi des gens moins sympathique, mais heureusement ils sont plus rares. A Thouars, dans une petite rue en sens unique et pas large du tout, nous avons rencontré un beau spécimen. Nous étions à pied à côté de nos chevaux enfile indienne quand une voiture a déboulé à fond derrière nous. Le monsieur bedonnant au volant de son véhicule n'avait pas l'air content et s'est mis à écraser son klaxon sauvagement. Nous lui avons alors fait signe d'attendre cinq minutes, le temps que nous trouvions un espace de dégagement. Mais, il s'est énervé d'avantage et s'est mis à forcer le passage. Il a doublé Nougat et Dorée de très prés et a commencé à doubler Kalie. J'ai vu la roue avant passer à cinq centimètres des tendons de Kalie. Mon sang n'a alors fait qu'un tour, j'ai pris de l'élan et ai jeté un grand coup de pied dans son bat de caisse. Ca l'a arrêté net. Il s'est retourné vers moi en colère, mais quand il a vu ma tête en furie, il a passé la marche arrière et a disparu dans la ruelle. Au lieu dit "Au vieux Marnay", nous avons fait une autre rencontre intéressante. Les chevaux étaient attachés aux longues cordes, lorsque j'ai vu Dorée s'approchée d'un peu trop près d'un potager voisin. J'ai couru vers elle pour la changer de place et là, je suis tombée nez à nez avec un sanglier. Il était au beau milieu des chevaux, à trois mètres à peine de Nougat qui le regardait dans le blanc des yeux. On aurait dit qu'ils se faisaient les présentations : "Moi, c'est cheval et toi sanglier ?! Ah?!". Kalie, courageuse mais pas téméraire, a fait sa curieuse derrière Nougat. Dorée ne s'est rendu compte de rien. C'est alors que j'ai appelé Jérôme pour qu'il voit ça. L'animal a semblé soudain me remarquer, il m'a fixé un moment avant de rebrousser chemin en trottinant, pas effrayé du tout. Nous sommes restés comme deux ronds de flan, épatés par la vision de cette bête, mais surtout par le fait que les chevaux n'aient pas bronchés !! A part les anecdotes, nous sommes partis maintenant depuis plus de deux mois, et avons parcouru 785 kilomètres en 39 étapes. Les chevaux se portent bien, à part Dorée qui avait quelques petites plaies de sangle et quelques poils blancs sur le côté du garrot, signe avant coureur d'une blessure. Nous en avons cherché la cause. Jérôme a alors calé l'avant de la selle pour éliminer les surpressions. Il a raccourci les sangles et les a reculées pour que je puisse soigner ses plaies trois fois par jour. Affaire à suivre. La pluie et les orages ne nous ont pas épargnés et nous avons passé ces trois jours à Esse à tout faire sécher. C'est fou comme dans des conditions un peu lus difficiles de petites choses prennent beaucoup d'importance. Ainsi, ma vieille veste polaire que je traîne depuis trois ans devient du confort. J'ai l'impression d'être dans "ma petite maison" quand je l'enfile. Depuis les bords de la Vienne, les paysages sont de plus en plus beaux et sauvages. Devant nous se profilent les Monts d'Ambazac, encore plus beaux et sauvages, mais en contrepartie des terrains plus difficiles et dénivelés nous attendent. Quelles surprises nous guettent sur ces chemins ? Julie Stierer |
Détail de l'itinéraire :
Jérôme et Nougat
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